Interview / Le 16 mai 2023

Ava Cahen

Découvrez le septième portrait de notre série
Ma Veste, Mon Travail.

Racontez-nous un peu votre parcours : comment êtes-vous arrivée dans le milieu du cinéma ?

Mes parents m’ont donné le goût des images, et du cinéma en particulier, dès le plus jeune âge. Le cinéma est un art qui m’a toujours attirée. Les films sont naturellement devenus mes compagnons de route. En 2006, j’ai commencé des études d’Arts du Spectacle à Nanterre. J’avais des cours de théâtre, de littérature et de cinéma. C’est en 3e année que j’ai eu le coup de foudre pour la critique de cinéma, et, une fois mon Master en poche, j’ai commencé à écrire pour plusieurs publications, web et print, puis j’ai rejoint la bande de l’émission Le Cercle sur Canal +.

L’an dernier, à tout juste 35 ans, vous avez été nommée “la plus jeune sélectionneuse de l’histoire de la semaine”. qu’est-ce que ça fait ?

Plaisir ! C’est un honneur d’avoir été élue à ce poste par Le Syndicat Français de la Critique. J’espère que ça va inspirer d’autres jeunes femmes, d’autres sélections, d’autres festivals. C’est la preuve qu’on peut accéder à ce type de poste, qu’on peut y arriver et se sentir légitime.

« Je crois qu'être critique de cinéma me rend meilleure programmatrice, et être programmatrice me rend meilleure critique de cinéma. j'y trouve mon équilibre, et une forme de stimulation constante. »

Vous êtes déléguée générale de la semaine de la critique, co-rédactrice en chef de Frenchmania et chroniqueuse au cercle sur Canal +, comment faites-vous rentrer tout ça dans une journée ?

En fait, ces activités cohabitent les unes avec les autres. Je crois qu’être critique de cinéma me rend meilleure programmatrice, et être programmatrice me rend meilleure critique de cinéma. J’y trouve mon équilibre, et une forme de stimulation constante. Mon emploi du temps est certes chargé, mais tout est toujours une question d’organisation !

Selon vous, qu’est-ce qui fait la singularité de la semaine de la critique ?

D’abord, c’est une sélection dédiée aux premiers et deuxièmes films. Notre ligne, c’est celle de la découverte, de l’émergence, et ce depuis 62 ans ! Je ne résiste pas à citer quelques noms de cinéastes découverts il y a peu à la Semaine, comme Julia Ducournau (Grave), Jeff Nichols (Take Shelter), Léa Mysius (Ava), Charlotte Wells (Aftersun)… Ensuite, les comités de sélection sont composés de critiques de cinéma (en activité), ce qui est l’une des spécificités de la Semaine de la Critique.

« ...J'aime à croire que nous sommes le trait d'union entre les spectateurs et les oeuvres... »

Quelles sont, selon vous, les qualités indispensables pour être un bon critique de cinéma ? d’ailleurs, la “vraie critique” existe-t-elle encore aujourd’hui ?

Être critique, c’est être passeur. Faire passer une pensée, une analyse, des informations, des émotions ressenties pendant la vision d’un film. J’aime à croire que nous sommes le trait d’union entre les spectateurs et les œuvres. La critique, c’est un exercice qui mobilise à la fois des connaissances pratiques et techniques du cinéma, mais qui engage aussi des qualités littéraires et argumentatives. La critique se pratique de plein de façons aujourd’hui, par écrit, par oral, dans des débats à la télévision ou à la radio, au Masque et la Plume notamment. Elle existe encore, elle résiste, même si on lui fait moins de place dans les médias généralistes qu’avant, disons-le.

Qu’est-ce qui vous anime le plus dans le cinéma ?

L’envie de découvrir des jeunes talents et de les soutenir.

Quel est votre rapport à notre veste de travail Le Mont Saint Michel ? que représente-t-elle pour vous ?

Elle est élégante, simple, souple et facile à porter. Elle m’évoque tout de suite les saisons douces, le printemps, l’été, la mer. On se sent bien quand on la porte. Pas déguisé, mais soi-même.

Un futur projet qui vous enthousiasme ?

Une collection de livres d’entretiens (cinéastes, comédiens), avec FrenchMania.

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